La disparition à partir du 1er juillet 2013 du lecteur de flux d’information Google Reader annonce-t-elle la fin prochaine des Google Alertes ? Si la firme de Mountain View n’a rien annoncé d’officiel, les internautes s’attendent à tout, y compris à l’extinction progressive d’un service qui semble s’effriter depuis plusieurs mois.
La fin de Google Reader a été bloguée le 13 mars dernier par Urs Hölze, vice-président des infrastructures techniques chez Google. Pour de nombreux utilisateurs du service, cette annonce a fait l’effet d’un choc : en cinq ans, ce lecteur de flux d’information, très utilisé par les blogueurs et community managers, était devenu l’agrégateur de référence de flux RSS sur internet (fil de mises à jour des actualités web).
Très vite, un site d’information américain, The Financial Brand, a rebondi sur cette annonce en y voyant le signe d’un arrêt prochain des Google Alertes, un outil de veille automatique qui permet à ses utilisateurs de recevoir par courrier électronique les derniers résultats correspondant aux thèmes et mots-clés qu’ils ont paramétrés.
Dans une lettre ouverte adressée directement à Google, The Financial Brand, fait état d’un essoufflement du service qui s’est traduit, dans son cas, par une baisse de 80% des flux d’e-mails provenant des Google Alertes (source : Presse Citron). Un constat confirmé par de nombreux témoignages d’internautes qui se disent confrontés à une même baisse de régime, pour certains depuis de nombreux mois déjà.
S’agit –il d’un coup de fatigue ponctuel ou les premiers signes annonciateurs d’une lente mise à mort ? Google n’a rien confirmé pour l’instant. Mais certains sont convaincus que la fin des Google Alertes – un service presque aussi vieux que son géniteur- sera une conséquence directe de la disparition de Google Reader.
« De nombreux professionnels utilisaient Google Alertes avant de lui préférer nos solutions» explique Mickaël Réault, fondateur de la plateforme de veille Sindup. Pourquoi ? « Google Alertes, un service qui a été agrégé au moteur de recherche Google, envoie à ses utilisateurs des résultats souvent peu pertinents et avec un retard de plus en plus important ».
Selon lui, des différences de fond existent entre le système historique Google Alertes et les nouvelles technologies spécialement conçues pour réaliser une veille professionnelle.
« Le cœur de métier de Google est d’archiver les pages web dans leur globalité. Le système Google Alertes repose sur ce principe, alors que la veille est un métier bien distinct » explique Mickaël Réault.
« Une plateforme de veille telle que Sindup a été conçue pour analyser les informations fraiches déversées sur le web avec des dispositifs d’extraction de contenu permettant d’ignorer la mise en page, les publicités ou navigation…Ce système de filtrage performant permet de réaliser une veille efficace et plus réactive ».
Il ajoute : « Les utilisateurs professionnels ont besoin d’un support et d’un accompagnement capable d’optimiser leur dispositif d’information, ce qu’un outil gratuit ne peut apporter. Une plateforme de veille complète permet au-delà des seules alertes, de mieux exploiter les informations grâce à des outils d’analyse et de qualification des données qui permettent de délivrer les résultats sous différents formats (rapport d’analyse, newsletters, alertes ou portails …) »
Le marché de la veille et de l’information semble évoluer fortement ces derniers mois avec une professionnalisation de plus en plus marquée.